samedi 25 février 2012

L'insoutenable attente

Respire… Boum, boum, boum : ton cœur bat à tout rompre.

Respire… L’obscurité est totale.
Le métal des menottes qui enserrent tes poignets luit et cliquette tout doucement.

Respire… Boum, boum, boum… Tes bas crissent… Tes jambes se tendent, se relâchent, s’écartent, se referment. Ton corps se tord, ta peau se couvre de sueur, tes lèvres frémissent et tes tétons pointent à travers le tissu. Claquement de tes talons aiguilles sur le tableau de bord.

Respire… La voiture file. Au loin, des sirènes hurlent dans la nuit.
Tes mains lissent ta jupe, se crispent et se posent sagement à plat, dessus. Des flashs lumineux défilent derrière ton bandeau.

Respire… Boum, boum, boum… Dans ta tête, se succèdent des milliers d’images sur l’inconnu des moments futurs qui approchent à grand pas. Intenses, tenaces, tes fantasmes s’alignent sur l’écran de ta mémoire. Sons et images. Des questions, de folles idées, oui, non, des râles, des soupirs, des espoirs, des peurs : l’excitation et l’ivresse de toutes ces émotions te gagnent.

Respire… Tu trottines sur tes jambes flageolantes. L’ascenseur s’élève. Étouffement des pas.
Une serrure grince. Tu sens le mouvement d’une porte qui s’ouvre. Quelques pas encore…
Respire… Boum, boum, boum… Le bandeau tombe… Expire : tout commence !


Hommage au court-métrage de Yann Minh: http://www.yannminh.org/french/Vid-CxFin.html

lundi 6 février 2012

Un acte d’amour



Je m'approche de toi. Mes doigts prennent tes mains. Elles sont chaudes, calmes, en attente, un peu tendues. Entends-tu le petit clac de la corde qui se déplie? Elle glisse sur ta peau, se pose dessus. Je la tends. Un tour, deux tours. Je te sens réagir. Je te regarde. Je prends possession de toi. Vas-tu te livrer ou batailler pour garder ton contrôle?

Je sens la douceur de ta peau frémissante. La corde t’envahit, t’agace, te contraint. Tu t’installes dans l’espace que je crée. Ta peau vorace happe, quémande tout contact avec mes doigts, ma présence, mon corps.  Le tient s’alanguit, cherche son équilibre au travers des tensions que j’installe. Viens, je t’emmène…

Voilà, ton regard vacille, ton souffle se ralentit. La corde poursuit sa route, trait d’union entre nous deux.  Nous sommes à l’unisson pour un beau voyage. Une douce énergie nous enveloppe. Nous décollons sur un tapis volant. Je sais que tous tes sens sont d’une extrême acuité. Paradoxale situation : plus la corde enveloppe, captive ton corps, plus ton cerveau jouit d’une liberté totale et carbure à 3000%.  La corde chante. Perte de l’espace-temps. L’extase s’installe et s’amplifie. Jouissons de son intensité magique, de sa vertu salvatrice.
Nous avons tout notre temps pour redescendre…


Merci à toutes les personnes qui m’ont accordée toute leur confiance pour emprunter ce chemin et qui m’ont emmenée dans ce si beau voyage.

En écrivant ce texte, j’avais en tête des photos prises par Serge Ricco  lors de la Cosy Party de 2009. Le modèle est Yusura Bush Watcher, quand à l’attacheuse si vous connaissez son nom faites le moi savoir que je puisse lui rendre hommage. Je n’ai pu retrouver dans mes photos cette intensité.
Alors, profitez !




































Chair Latex

Le latex est ma peau. A sa vue, je ne désire qu'une chose: le prendre, le toucher, sentir sa structure sous mes doigts, l'apposer sur moi, l'apeauser devrai-je dire, m'y glisser. Maintenant,  enveloppée dedans, je suis moi.

Le latex est mon essence, l'essentiel est latex, les sens sont latex. Dedans, dehors, devant, derrière, mes sens sont sens dessus dessous. Peu importe, il n'y a pas plus de sens, plus de limite.

Fin, épais, liquide, superposé, élastique, structuré,contraignant, bondagé, gonflé, aspiré, armure muraille, latex contre latex, latex glissant sur du latex, latex caressant et caressé, crissements, plissements, odeur, le chant du latex dans tous ses états me transporte vers mes plaisirs égoïstes, partageurs et partagés.